Église Grecque-Melkite Catholique

Ordre Basilien de Saint-Jean Choueirites et Alépins Unis jusqu'en 1829

17 5 2013




Fondation

 


Depuis la réhabilitation de l'ancien monastère cistercien de Balamand (près de Tripoli du Liban), par l'évêque de Tripoli Joachim en 1603, beaucoup de jeunes Alépins y entrèrent pour mener une vie monastique authentique. Mais, après l'enthousiasme des premières générations, une certaine tiédeur se manifesta vers la fin du siècle, si bien que certains moines, désireux de reprendre la ferveur première, obtinrent du patriarche melkite Cyrille V Zaïm en 1706 confirmation de nouvelles constitutions qu'ils auraient à vivre loin de Balamand.
De fait, ils s'étaient installés en 1697, avec plusieurs jeunes de la région, au Monastère Saint-Jean de Choueir qui existait dès avant le XVIe siècle. Ils ne tardèrent pas à l'acheter. En 1700 existait déjà le sceau portant le nom officiel et l'emblème de l'ordre.
En 1720 la nouvelle congrégation était solidement constituée. Elle comptait une trentaine de moines pleins de ferveur, qui se firent prueve de zèle apostolique dans différents centres du Liban, de Syrie et d'autres pays arabes. Le premier chapitre général fut alors réuni et les moines élirent leur premier supérieur général.
Pendant le supériorat du père Nicolas Saïgh, homme de science et de vertu (1727-1729 et 1732-1756), la congrégation prit un grand essor et attira sur elle l'attention de Rome. Quelques années plus tard, le 11 juin 1757, le pape Benoît XIV confirma les constitutions de l'ordre et le recommanda à toutes les autorités du clergé d'Orient.
Durant cette même période plusieurs monastères se rallièrent à l'ordre : Notre-Dame de Ras Baalbeck en 1722, Mar Chaya (Saint-Isaïe) à côté de Broummana en 1723. D’autres furent construits : Saint-Michel à Zouk Mikhaïl en 1731; Notre-Dame de l'Annonciation à Zouk en 1733 ; Deir ech-Chir, à proximité de Aley,  en 1750 ; enfin Mar Élias el Touaq, à Zahlé, fut fondé en 1755, Saint-Antoine de Karkafé à Kafarchima en 1767 et Notre-Dame de l'Assomption à Bkaatouta en 1770. Le père Nicolas Saïgh mourut en 1756.
Quant au fondateur de l'ordre, le père Georges Samman, il fut ensuite métropolite d'Alep sous le nom de Gerasimos de 1711 à 1732 (catholique depuis 1724), mais démissionna pour retourner passer le reste de ses jours au couvent Saint-Michel de Zouk Mikaël, où il mourut le 17 octobre (ancien style) 1754.




 

Evolution de l'ordre


 

Jusqu'en 1800 l'ordre jouit d'une période florissante. Qu'il suffise de noter ici la première imprimerie en caractères arabes au Proche-Orient, réalisée par le célèbre Abdallah Zakher, laïc affilié à l'ordre, encouragé par le père Nicolas Saïgh, son parent et supérieur général de l'ordre à cette époque. Le premier livre y fut imprimé en 1733.
Après 1800 on commença à souffrir du manque de cohésion entre les recrues originaires d'Alep et les autres. En 1829 eut lieu la scission entre les deux branches de l'ordre. On se partagea les monastères et les biens : à la division, les « Choueirites » gardèrent le couvent Saint-Jean de Choueir qui resta leur Maison-Mère, l'imprimerie, le couvent Saint-Élie de Touaq à Zahlé, le couvent Saint-Antoine de Karkafé à Kafarchima et d'autres institutions de moindre importance.
Pour leur part, les « Alépins » gardèrent Notre-Dame de Ras Baalbeck, Mar Chaya et Deir ech-Chir.
Jusqu'en 1829, l'ordre uni a donné à notre Église trois patriarches (Maximos II Hakim, 1760-1761 ; Théodose VI Dahan, 1761-1788 ; Ignace IV Sarrouf, 1812) et 19 autres hiérarques.




 

Succession des supérieurs généraux (avant la division)


 


Nasrallah dit Nikiphoros Karamé       1720 – 1727
Nicolas Saïgh                                     1727 – 1729 et 1732-1756
Maximos Hakim                                  1729 – 1731
Ignace Jarbou'                                   1756 – 1761
Jacques Sajaty                                   1761 – 1774
Boulos Kassar                                    1774 – 1785
Théophonos Kadi                               1785 – 1787
Boulos (Ignace) Arqach                      1787 – 1814
Basile Araqtingi                                  1814 – 1816
Akakios (Antoine) Chaboury               1816 – 1818
Mikhaïl Tourkman                                1818 – 1823
Stephanos Oubeid                              1823 – 1826
André Khawan                                    1826 – 1829