Église Grecque-Melkite Catholique

Paroisse Saint-Nicolas de Myre-Marseille-France

13 4 2013

 

Paroisse Saint-Nicolas-de-Myre
19 rue Edmond Rostand
13006 Marseille
FRANCE
Tél.      + 33 - 4 - 91 53 51 74
Fax      + 33 - 4 - 91 04 63 50
Courriel   tonyhad@hotmail.com











Historique
 


 

Contrairement à ce qu'on pense généralement des immigrants en France, les grecs-melkites catholiques n'y sont pas venus à la recherche d'un travail, mais d'un pays libre où ils puissent pratiquer leur religion sans contrainte ni exactions. Ce fut en 1801 que des centaines de grecs-melkites catholiques sont arrivés à Marseille, craignant des représailles ottomanes dans leurs pays d'origine après leur soutien à l'armée française, lors de l'expédition de Napoléon Bonaparte en Égypte et en Syrie. Parmi eux il y avait un général, des officiers et des commerçants, dont les Sakakini qui allaient donner leur nom au grand boulevard Sakakini, à la suite du legs important accordé à la mairie de Marseille.
D'autres catholiques orientaux débarquèrent aussi en 1817 dans la cité phocéenne pour ne pas obéir à un firman du Sultan de Constantinople obligeant les catholiques de nationalité ottomane à se soumettre à l'autorité du patriarche orthodoxe.
Ils étaient donc un millier de catholiques orientaux, très croyants, attachés à leurs traditions liturgiques, ayant besoin d'un lieu de culte . En tant que catholiques, ces premiers immigrants étaient officiellement dépendants de l’archevêque catholique d'Aix et devaient de ce fait assister aux offices de rite romain. Comme la majorité d’entre eux ne comprenait ni le français ni le latin, les réfugiés pratiquèrent leur religion chez eux grâce à la présence d’un prêtre immigré avec eux et devenu professeur d’arabe au collège impérial de Marseille, le père Taouil, originaire de Saint-Jean-d’Acre. Ce n’est donc pas par opposition au rite romain ni par étroitesse identitaire que la première communauté orientale ne pratiqua pas sa religion dans les églises marseillaises mais bel et bien pour des raisons pratiques. En 1816, cette communauté demanda une première fois le droit d’édifier un lieu de culte. Malgré la présence au conseil municipal d’un des membres de la famille Sakakini, cette demande fut rejetée pour diverses raisons politiques et financières. Il fallut attendre l’arrivée du futur patriarche Maximos Mazloum, alors archevêque titulaire de Myre, pour convaincre les autorités publiques et religieuses locales d’autoriser l’édification de cette église.
Á cette époque, l'archevêque Maximos Mazloum résidait à Rome, en qualité d'apocrisiaire patriarcal près le Saint-Siège ; d'accord avec le pape Pie VII, il entreprit le voyage de Marseille, et se rendit compte de la nécessite d'y créer une église. L'archevêque d'Aix Ferdinand de Beausset approuva le projet et demanda à l'archevêque de Paris d'intervenir auprès du Roi et de la famille royale pour que la demande de l'archevêque grec-melkite catholique fût acceptée. Le préfet des Bouches-du-Rhône, le Comte de Villeneuve, fit suivre avec avis favorable la supplique des orientaux marseillais au ministre de l'Intérieur à Paris. Enfin le nonce apostolique, le futur cardinal Vincenzo Macchi, intervenait aussi auprès de Louis XVIII. La réponse favorable de Paris ne tarda pas à parvenir à la préfecture des Bouches-du-Rhône et, par ordonnance du Roi datée du 10 Mars 1821, la paroisse de « rite grec-arabe » (sic : pour « melkite »), était autorisée. Il y avait à ce temps-là environ 450 grecs-melkites catholiques à Marseille.
Le 13 avril 1821, l'archevêque Maximos Mazloum constitue le « Conseil de Fabrique » (conseil paroissial) : Michel Homsy, Gabriel Sakakini et Michel Hamaoui. Le 23 mai suivant il annonce à l'archevêque d'Aix (dont dépendait le diacre de Marseille) la désignation d'un curé alépin, le père Antoine Dakour.
Mgr Mazloum n'attendit pas l'affectation d'une église déjà construite. En l'espace de sept mois, il fit construire, avec l’aide financière de ses paroissiens, une belle église orientale, sous le patronage de Saint Nicolas de Myre, qu'il inaugura le 7 Juin 1821, sur un terrain acheté à la famille Montaux. Lui-même assura la responsabilité pastorale de l'église jusqu'en 1823, aidé par le père Antoine Dakour et le père Isaïe Mossawer, qui restera à Marseille jusqu'en 1827 pour terminer les peintures de l'iconostase. En 1841, Maximos Mazloum, devenu patriarche en 1833, fit enregistrer l'église Saint-Nicolas-de-Myre au nom du Patriarcat grec-melkite catholique.
 


 

Liste des curés de la paroisse
 

 
1822-1825       P. Antoine Dakour

1825-1828       P. Pierre Tinaoui

1828-1839       P. Michel Maksoud, du clergé de Zahlé, qui ouvrit l'église au bi-ritualisme. Le Conseil de Fabrique de l'église et l'assemblée des notables orientaux approuvèrent cette convention, avec la réserve suivante : « sauvegardant la priorité du rite grec dans une église bâtie à cette fin ».

1839-1849       P. Flavien Nehmé (BS)

1849-1858       P. Bernard Atyé (BS)

1858-1905       P. Philippe Abdou, du clergé patriarcal. C'est lui qui dirigea Mariam Bawardy, la future bienheureuse sœur Mariam de Jésus Crucifié, béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1983, vers les sœurs de Saint Joseph de l'Apparition, puis vers le Carmel de Pau.

1905-1924       Archimandrite Polycarpe Khayata, neveu du précédent, du clergé patriarcal. Formé à Rome, il reçut la Légion d’Honneur pour son action pendant la première guerre mondiale. Son courage et sa bravoure permirent en 1905 à l’église Saint-Nicolas de rester une propriété privée à la différence des autres églises marseillaises, devenues propriétés de l’Etat. Il est aussi connu pour avoir participé avec le cardinal Lavigerie à la création des Écoles d’Orient devenues par la suite l’Œuvre d’Orient. De la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1960, Saint-Nicolas-de-Myre fut le lieu de réunion de cette organisation et impulsa de nombreuses actions. Il eut la joie de célébrer très solennellement le centenaire de l'église Saint-Nicolas-de-Myre, en 1921, église où le grand et pieux Girgi Bitar avait remplacé en 1909 l'ancienne chaire en plâtre par une magnifique chaire en marqueterie incrustée de nacre.
D'autres embellissements, comme les oratoires de saint Nicolas, de sainte Anne et de saint Joseph, avaient été réalisés par les familles Boulad, Sakakini, Abboud et Homsy.

1924-1965       P. Basile Homsy, lui aussi neveu du précédent, du clergé patriarcal. Il reçut un prix de l’Académie Française pour son livre, « Les capitulations et la protection des chrétiens au Proche-Orient » (1956), et fut à l’origine de l’embellissement de la façade de l’église.

1965-1984       Exarque Georges Karouth, du clergé patriarcal, professeur pendant 15 ans au petit séminaire de Marseille. Par ses conférences et ses cours, il permit à de nombreux Marseillais de découvrir les richesses de notre Église.

En 1971, les 150 ans de la fondation de l'église ont été célébrés en présence du patriarche Maximos V et de Son Éminence le cardinal Roger Etchegaray, alors archevêque de Marseille.

1984-1995       Exarque Abdallah Ignace Raheb, BA. La façade de l'église est rénovée, ainsi que l'intérieur de l'église et du presbytère.

1995-1997       P. Antoine Arab, BA.

1997-1999       P. Carlos Francisco Bravo, du clergé patriarcal.

1999-2008       Archimandrite Élie Joseph Battikha, exarque patriarcal. Depuis son arrivée, Mgr Battikha a restauré entièrement le presbytère, construit deux salons pour les activités paroissiales, restauré la façade de l’église ainsi que l’intérieur, regroupé les fidèles, redonné vie à cette église et rétabli le culte de saint Nicolas à Marseille, culte qui fait aujourd’hui l’objet d’une véritable vénération pour les orientaux comme pour les Marseillais.

2008                P. Samir Homsy, de l'archiéparchie de Saïda.

2008-…           P. Antoine Haddad-Forget.