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Syrie : Gregorios III lance un appel au secours au Pape François

« Saint-Père, Soyez notre Saint Siméon sur notre Chemin de Croix ! », c’est l’appel lancé par Sa Béatitude Gregorios III, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem, dans une lettre ouverte au pape François. Dans ce message, au ton très personnel, daté du 29 mars, vendredi Saint, alors que le pape célébrait le premier Chemin de Croix de son Pontificat, Gregorios III évoque « la violence, la terreur, le chaos et la mort » qui ravagent la Syrie.

Sa Béatitude Gregorios III dit avoir adressé au pape « un cri pathétique et affectueux pour dire : venez en aide à la Syrie qui ne peut supporter un si long chemin de Croix. Elle a besoin de résurrection (…) de réconciliation, de dialogue, pour mettre fin à la crise qui fauche des milliers et des milliers de chrétiens et non chrétiens ». Il lance un véritable appel au secours déclarant attendre « un geste, une initiative, une feuille de route » de la part du Saint-Père.

« Nous attendons une initiative, un geste, et une parole »

Le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient exhorte « le Vatican, en tant qu’Etat, le pape François, en tant que personne et l’Eglise catholique à travers les canaux des conférences épiscopales » à lancer un appel commun pour sauver la Syrie.
« Nous n’avons pas peur des musulmans précise-t-il, nous avons peur du chaos qui s’enracine au Moyen-Orient ». « La Syrie est un lieu de marchandises où on ne fait qu’extraire de l’argent, où l’on fait des intérêts, tout ce qui est démocratie, liberté et laïcité est perdu. Aujourd’hui déplore Sa Béatitude Gregorios III « personne n’a en vue cela ».

Tous les jours des enlèvements, violences et tueries

Dimanche dernier, dans son message de Pâques, le pape a exhorté à la paix au Moyen-Orient et en particulier « pour la Syrie bien aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé ! » a déclaré le pape François « et que de souffrances devront encore être infligées avant qu’on réussisse à trouver une solution politique à la crise ? ».

Le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient souligne la joie suscitée par ces mots du pape qui ont fait « la une des journaux ». Il s’agit d’une parole « très précise, résumée, pleine de bon sens et qui a touché le cœur de tous les citoyens syriens ». « Nous avons besoin d’une voix de l’Eglise catholique qui dise : basta, ça suffit les armes, tous les jours nous avons de nouveaux enlèvements et tueries. Ou va-t-on ? Les gens n’en peuvent plus ». C’est pour cette raison précise Gregorios III que j’ai fait cet appel, « pour que l’Eglise catholique soit en première ligne et sauve la Syrie ».

Écoutez Sa Béatitude Gregorios III, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem mp3
Des propos recueillis par Hélène Destombes