Saint Synode de l’Eglise grecque-melkite catholique 2014

Saint Synode de l’Eglise grecque-melkite catholique 2014

16 6 2014


16-21 juin 2014


Saint Synode de l’Eglise grecque-melkite catholique


Gregorios III : « Confortés par le Saint-Esprit qui soutient nos faiblesses, nous nous soutenons les uns les autres… pour que nous soyons à jamais sel et levain dans cette terre qui est la nôtre… »


 

 

C’est ce lundi 16 juin 2014 que s’est ouvert, à Ain-Traz (Liban) au siège d’été du patriarcat, le Saint-Synode de l’Eglise grecque-melkite catholique par le discours d’ouverture de Sa Béatitude Gregorios III, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem. Les travaux se poursuivront jusqu’au samedi 21 juin prochain.

Ci dessous de très larges extraits du discours d’ouverture de Sa Béatitude Gregorios III :

 

C’est dans la joie des retrouvailles que revient ce rendez-vous annuel. Un rendez-vous profondément ecclésial puisque nous y venons de nos éparchies à travers le monde apportant leurs soucis, leurs projets, leurs peines et leurs espoirs… Et du Saint-Synode nous y retournons porteur d’une vision nouvelle et d’une espérance nouvelle.

 

Confortés par le Saint-Esprit qui soutient nos faiblesses, nous nous soutenons les uns les autres. Solidaires et forts de la force du Saint-Esprit, nous mettrons ensemble des plans de restaurations. Reconstruire les murs. Reconstruire l’âme et les cœurs. Ainsi notre Eglise vivra ce qui fut l’objet du Synode pour le Moyen-Orient (2010) en étant Communion et Témoignage.

 

Le thème de notre Synode sera celui de l’exhortation apostolique du pape François La Joie de l’Evangile qui sera l’axe de notre réflexion et de notre méditation pour une meilleure pastorale au service de nos fidèles.

 

Ce Saint synode 2014 est, d’une part, un synode qui devrait voir l’élection du nouvelle éparque de l’éparchie de Galilée et de l’autre il sera consacré à l’étude de la situation particulière des éparchies comme à la situation de crise que vivent le Liban, la Syrie, la Terre Sainte, l’Irak…

 

Le Liban est en crise, la présidence de la République est vacante, l’Irak bien-aimé est à nouveau à feu et à sang, nous espérons que l’Egypte retrouvera rapidement la stabilité et la sécurité avec son nouveau président à qui nous exprimons tous nos vœux pour qu’il mène son pays vers cette stabilité et cette sécurité auxquelles il aspire.

 

Que dire de la Syrie qui est dans sa quatrième année de crise sanglante, véritable chemin de croix de tout un peuple, d’un pays où l’homme et la pierre sont ravagés. 91 églises sont détruites ou endommagées dont 37 grecques-melkites catholiques. Les évêques de nos éparchies de Syrie vont tout au long de ce synode nous présenter des rapports détaillés de la situation sur le terrain. Il faut que notre Eglise en Orient comme dans la diaspora soit solidaire, présente à nos frères de Syrie à notre Eglise qui est en Syrie pour qu’elle puisse continuer à tenir son rôle et toute sa place pour reconstruire les hommes et la pierre !

 

Sans jamais oublier les souffrances de nos frères de Terre-Sainte et le conflit israélo-palestinien crise-mère de toutes les crises de la région. Nous remercions notre pape François pour sa sollicitude, ses appels et toutes ses initiatives pour la paix dans notre région et dans chacun de nos pays. Comme nous remercions la Congrégation pour les Eglises orientales et toutes les associations chrétiennes et particulièrement catholiques qui nous soutiennent et nous sont présentes en ces temps de crise.

 

Lors du voyage du Saint-Père en Terre-Sainte, nous lui avons remis à Amman une requête signée des 7 patriarches catholiques orientaux lui demandant de fixer la célébration de Pâques à une date fixe.

 

Au cœur de ces difficultés nous restons au côtés et avec notre peuple à qui nous disons avec le pape François « ne laissez jamais s’éteindre la flamme de l’espérance » et répétons avec lui « ne perdons pas le courage de la prière ».

 

L’essence de l’homme, disait le saint pape Jean-Paul II, est d’être avec et pour. Notre pastorale d’aujourd’hui et la plus grande de nos charges consistent à conserver et à préserver notre présence et notre rôle pour que nous soyons à jamais sel et levain dans cette terre qui est la nôtre… Pour que nous demeurions dans cette terre où Dieu nous a placé malgré les crises, les guerres, la montée du fondamentalisme et du refus de l’autre… Et à chacun de nos fils nous disons : ne partez pas ! patientez ! résistez ! vous êtes le petit troupeau, ce petit troupeau au grand rôle.

 

Malgré toutes ses crises nous sommes heureux d’annoncer :

Que nous œuvrons à la reconstruction des églises détruites ;

Que nous avons commencé la construction d’une nouvelle église paroissiale à Jaramana ;

Que le Synode de l’éparchie de Damas se déroulera sur une année 2014-1015 ;

Que nous célébrons le jubilé des 150 de la reconstruction de notre cathédrale de Damas. Détruire au cours des évènements de 1860, elle a été reconstruite par le patriarche Grégoire II Youssef en 1864. Et nous vous convions tous à venir célébrer avec nous ces célébrations dont le point d’orgue sera la fête de la Dormition le 15 août 2014.

Que nous avons entrepris à rassembler les sommes nécessaires pour aider nos fidèles à reconstruire leurs maisons. Mais cela ne sera possible qu’avec l’aide et le soutien de tous.

 

Pour conclure cueillons au fil de l’exhortation du pape François, La Joie de l’Evangile, de quoi tenir la route de notre réflexion…

 

Ne fuyons pas la résurrection de Jésus, ne nous donnons jamais pour vaincus, advienne que pourra. Rien ne peut davantage que sa vie qui nous pousse en avant ! (3)… (ne pas être) des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques (6)… Nous parvenons à être pleinement humains quand nous sommes plus qu’humains, quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai (8)… Il nous est proposé de vivre à un niveau supérieur, et pas pour autant avec une intensité moindre : « La vie augmente quand elle est donnée et elle s’affaiblit dans l’isolement et l’aisance. De fait, ceux qui tirent le plus de profit de la vie sont ceux qui mettent la sécurité de côté et se passionnent pour la mission de communiquer la vie aux autres ». Quand l’Église appelle à l’engagement évangélisateur, elle ne fait rien d’autre que d’indiquer aux chrétiens le vrai dynamisme de la réalisation personnelle : « Nous découvrons ainsi une autre loi profonde de la réalité : que la vie s’obtient et se mûrit dans la mesure où elle est livrée pour donner la vie aux autres. C’est cela finalement la mission ». Par conséquent, un évangélisateur ne devrait pas avoir constamment une tête d’enterrement. Retrouvons et augmentons la ferveur, « la douce et réconfortante joie d’évangéliser, même lorsque c’est dans les larmes qu’il faut semer […] Que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçu en eux la joie du Christ » (10)

 

Nous confions notre Saint Synode à Notre-Dame la Mère de Dieu et avec le Pape François nous disons :

 

Étoile de la nouvelle évangélisation,

aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion,

du service, de la foi ardente et généreuse,

de la justice et de l’amour pour les pauvres,

pour que la joie de l’Évangile

parvienne jusqu’aux confins de la terre

et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière.

Mère de l’Évangile vivant,

source de joie pour les petits,

prie pour nous.

Amen. Alléluia !