Patriarche Youssef

Reflexions de Sa Béatitude durant le Synode épiscopal Rome Octobre 2008 (ang.& ar.)

5 10 2008



Douzième Synode Episcopal
Le Vatican 5-26/10/2008

Quatrième Bulletin
Rome 26/10/2008

Réflexions de
Sa Béatitude Patriarche Grégoire III

Dans ce quatrième bulletin, je suis content de vous communiquer quelques-unes de mes idées, rassemblées pendant le Synode.
1. Tout d’abord, il faudrait appuyer sur l’importance de rester ferme dans sa foi. Depuis l’époque des Romains païens, les croyants subissent périodiquement la persécution. Pendant l’Empire Byzantin eut lieu la controverse iconoclaste; du temps des Ottomans, les Chrétiens étaient sous le joug de l’Islam; puis, plus récemment il y a eu des difficultés pour les chrétiens en Afrique du Sud, en Amérique Latine, aux Indes et ailleurs. La persécution fait partie de l’histoire de l’Eglise. Il nous faut rester fort dans toutes ces circonstances difficiles.
2. Le Saint Père est intervenu une fois au sujet de l’exégèse de l’Ecriture Sainte. Il a présenté deux éléments requis pour l’herméneutique biblique: d’abord connaître les faits de l’histoire du salut et sa compréhension dans la tradition de l’interprétation biblique Cela veut dire que nous avons à mettre en harmonie la connaissance de l’Ecriture et l’inspiration.
3. Souvent, nous parlons de deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau: cependant, Dieu inspira les deux et il en est le garant. C’est pour cela, qu’il faut affirmer que nous avons une seul alliance qui est accomplie et qui nous est présentée sous une nouvelle forme en Jésus-Christ. Ainsi, même si du point de vue d’histoire humaine on peut parler de deux alliances, de fait, du point de vue de la révélation divine, il n’y a qu’une seule alliance. C’est pour cela qu’ il faut éviter tout dualisme à cet égard.
4. La Parole de Dieu est douce et amère: douce parce que elle nous apporte de la consolation, amère parce qu’elle exige de nous des choses qui nous sont difficiles à supporter.
5. Lectio divina, c’est la lecture et la méditation de l’Ecriture Sainte: dans l’Eucharistie, Jésus nous dit: « Prenez et mangez. » Dans la lectio divina il nous est dit : « Prenez et lisez. » Cela nous indique la relation entre l’Eucharistie et la Parole de Dieu.
6. On peut exprimer comment la Parole de Dieu œuvre en nous, en disant que la Parole doit passer de la tête au cœur.
7. Nous avons aussi à apprendre du oui de la Theotokos à la Parole de Dieu: son assentiment a permis à la Parole de Dieu de s’incarner. De même, notre oui permet à la Parole de Dieu de se réaliser dans notre vie.
8. Le miracle des noces de Cana illustre la relation entre le Nouveau et l’Ancien Testaments: juste tout comme l’eau a été changée en vin, ainsi, la Parole de Dieu se montre toujours nouvelle. Jésus dit: « Vous avez entendu, mais moi, je vous dis… »
9. Beaucoup des Pères du Synode ont insisté sur l’importance de donner aux fidèles une profonde compréhension de l’obligation de chacun d’eux d’annoncer la bonne nouvelle a leur société.
10. Les séminaristes et les prêtres étudient souvent la manière académique de lire la Bible, mais ils doivent aussi être instruits comment lire de sorte qu’ils puissent découvrir son sens spiritual et mystique.
11. Lectio divina peut être exprimée dans la tradition orientale, selon Sa Béatitude,  à travers les prières liturgiques, par exemple, dans les canons des saints, de l’office de dimanche et des fêtes seigneuriales et dans le Paraklitike, où on semble découvrir des répétitions, là où ne se trouvent que méditations sur les différents aspects de la Parole de Dieu.
12. La découverte Paulinienne de Jésus et de son Evangile à travers la vision en route vers Damas était surement enracinée dans une connaissance profonde des Ecritures, comme étant concentrées sur le Christ, en qui l’on trouve leur sens complet.
13. Il est important d’utiliser des méthodes modernes de communication afin d’apporter la Parole de Dieu au monde, et c’est pour cela que les séminaristes doivent être bien familiers avec la technologie de l’information et de la communication.
14. C’était pour moi intéressant d’écouter un appel émouvant d’un évêque Indien qui demandait l’unification de la fête de Pâques. Nous savons, nous Arabes chrétiens combien nous avons besoin d’une telle unification.
15. La responsabilité de l’évêque vis à vis de la Parole de Dieu est démontrée dans le rite de l’ordination épiscopale. Dans les rites de l’Orient et de l’Occident, le livre de l’Evangile est placé ouvert sur la tête de l’ordonné. De la sorte, l’Evangile devient son directeur spirituel et lui montre sa responsabilité envers la Parole de Dieu. Malgré son travail administratif, il doit faire que la Parole de Dieu soit influente dans la société, la préservant de tout mauvais usage ou de manipulation.
16. L’importance de la préparation à la prédication de la Parole de Dieu est évidente du fait que Jésus se soit préparé pendant trente ans pour la prédication de trois ans, et passât deux nuits dans le tombeau pour accomplir le troisième jour notre salut.
17. Plusieurs évêques du synode ont insisté que la Parole de Dieu soit une force vitale pour permettre à l’Eglise de rester nouvelle, jeune et dynamique.
18. Dans mon intervention et dans la discussion des ateliers, j’ai indiqué combien est-il important pour chacun de trouver dans la Parole de Dieu les meilleurs moyens pour instaurer le dialogue avec l’Islam. Il est aussi important de montrer que chrétiens et musulmans font face aux mêmes défis – concernant l’éthique, les droits de l’homme, le fondamentalisme, le terrorisme, la liberté religieuse et ainsi de suite – et de cette manière ils pourront trouver des réponses à ces questions dans leurs écritures.
19. Un père du synode a cité S?ren Kierkegaard qui disait, « Quand nous lisons la Parole de Dieu, il faut la lire comme si on lisait une lettre d’une personne bien-aimée. » Pour nous, chrétiens, la Parole est incarnée dans la personne du Christ. C’est pour cela que nous ne sommes pas heureux d’être appelés seulement le peuple du livre, car bien que nous découvrions Jésus dans le livre, il dépasse ce livre, qui est juste un moyen pour nous de le découvrir.
Notes: en marge du Synode, samedi le 18, le Saint Père a concélébré avec le Patriarche de Constantinople les vêpres solennelles dans la chapelle Sixtine, montrant combien la Parole de Dieu puisse être un facteur important sur la voie de l’unité chrétienne.
Son Eminence, le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises Orientales, a eu la belle initiative en invitant tous les Patriarches et chefs des Eglises Orientales a deux événements le 20 octobre, tous se réunir au siège de la congrégation pour passer en revue l’état actuel et le rôle des Eglises orientales catholiques. Le 21 octobre, il les invita à un repas en honneur du nouveau Patriarche de Jérusalem. C’était une occasion opportune de rencontrer les cardinaux et les membres de la congrégation et les présidents du synode.
Le canal RAI a eu l’extraordinaire initiative d’organiser une lecture continue de toute la Bible en italien nuit et jour du 5 au 11 octobre. Des milliers de chrétiens, clergé, femmes et hommes, musulmans et juifs ont pris part à cette lecture. L’évènement a eu lieu dans l’église de la Scala della Croce di Gerusalemme. Sa Béatitude a lu le chapitre 13 des Proverbes en arabe et en italien. Sa Béatitude projette une initiative semblable à Damas pour l’année de Saint Paul.
Les Patriarches et chefs des Eglises Orientales Catholiques ont rédigé un appel adressé au Saint Père et aux membres du Synode au sujet de la situation de leurs fidèles dans les régions de conflit – Palestine, Israël, Iraq, Liban et les Indes.
De sa part, le Patriarche a écrit une lettre d’invitation à tous les membres du Synode, les invitant à visiter Damas à l’occasion de l’Année de Saint Paul, invitation qui a été gracieusement reçue.
Durant le Synode, les pères ont l’occasion de prendre la parole pour cinq minutes, en présentant au secrétariat un texte écrit, dont un résumé est publié dans le Bulletin du Synode et dans la presse: le Patriarche a prit la parole vendredi, le 10 octobre. Tous les jours il y avait une heure de discussion libre où les pères pouvaient présenter leurs remarques pendant trois minutes: Sa Béatitude a prit la parole tous les jours, sur différents thèmes: la tradition orientale, les Pères de l’Eglise orientale, remarques théologiques et liturgiques. Ses remarques étaient les bienvenues parmi plusieurs, qui exprimaient leur désir d’entendre encore plus, en ajoutant qu’il exprimait de bonnes choses d’une bonne manière, avec un grain d’humour et de bon sens. Le Patriarche était heureux d’avoir l’opportunité de parler franchement en présence du Saint Père, tout en souhaitant de dire plus au Saint Père et aux membres du Synode au sujet des Eglises orientales, de leur spiritualité et de leur rôle.
Le 16. octobre, le Patriarche invita les Patriarches orientaux et les chefs des Eglises orientales catholiques, avec le Cardinal Sandri, à un dîner à l’Hôtel Columbus. Le même jour, les pères ont assisté dans la salle de Paul VI à un film sur la vie et le pontificat de Jean Paul II, à l’initiative de son secrétaire, Cardinal Stanis?aw Dziwisz, Archevêque de Cracovie.
Le 23 octobre, Sa Béatitude invita à un repas tous les étudiants melkites à Rome, prêtres et séminaristes. Ce fut l’occasion de les informer sur le synode et la vie de l’Eglise melkite. Le 24, il visita Santa Maria in Cosmedin pour voir avec admiration le travail fait par son Apocrisiaire, l’Archimandrite Mtanios Haddad, soit pour la restauration de l’église soit pour celle de la résidence attenante, travaux qui seront prochainement terminés. Le Père Mtanios a organisé tout le séjour de Sa Béatitude à Rome.
Le 25 octobre, le synode a été conclu par la présentation de 55 propositions, votées et présentées au Saint Père et par le message des pères du synode à toute l’Eglise. Ces propositions seront étudiées par le Saint Père avec le Conseil élu et désigné par Sa Sainteté pour produire un document final dans le cours d’un an. Ce même jour, le Saint Père offrit un dîner en honneur des membres et des participants au Synode. Le 26, le Synode a été couronné par une liturgie papale dans la basilique de Saint Pierre.
Le dimanche après-midi, Sa Béatitude visita l’exposition sur Saint Paul, dans la Basilique de Saint Paul-hors-les-murs. Sa Béatitude espère monter la même exposition dans la résidence patriarcale à Damas. Quelques minutes plus tard, à Santa Maria in Cosmedin, Sa Béatitude, avec le Père Mtanios, a accueilli un groupe de pèlerins de Metz, ville jumelée avec Beit Sahour.

Grégoire III
 

  

Synode des Evêques
Le Vatican du 5 – 26/10/2008
 
                                                                                                         Troisième Bulletin
Rome 17/10/2008

 

Réflexions de
S. Béatitude Gregorios III


 

            Sous ce troisième bulletin je m’adresse spécialement à mes enfants les séminaristes de Ste Anne (Raboue – Liban) et à tous les séminaristes, les personnes dans la vie consacrée, dans notre Eglise Melkite, dans les Eparchies et dans les Congrégations masculines et féminines.

Je suis heureux de porter à votre attention, vous mes bien-aimés, quelques réflexions recueillies durant ma participation au XII Synode des Evêques qui a pour thème : «  La parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise ». Je vous invite à lire les deux bulletins précédents, qui contiennent des informations sur le Synode.

Dans ce bulletin adressé spécialement à vous, Je vous rapporte quelques réflexions propres, se référant à l’importance de la Parole de Dieu dans votre vie.

D’abord voilà quelques idées prises à l’intermédiaire de Son Eminence Le Cardinal Stanislas Dzinsisz, archevêque Métropolite de Cracovie (Pologne), Secrétaire du Serviteur de Dieu Pape Jean Paul II, d’heureuse mémoire
.
Il y a dans le monde une faim de la Parole de Dieu. Les prédicateurs doivent l’assouvir. Cette parole a besoin de témoins. Ces témoins sont les séminaristes. Ils doivent se préparer comme il faut pour bien témoigner de cette parole de Dieu. Mais souvent les séminaristes s’occupent à étudier cette parole de l’Ecriture Sainte, comme un objet d’étude, au dehors d’eux. Ils ne tiennent pas compte de son sens spirituel. Cette parole ne devient pas pour eux une parole pour vie. Ils ne savent pas comment transformer la Parole de Dieu, en un moyen de communication avec Lui dans l’Esprit Saint, qui les guide à comprendre cette Parole. Ils ne découvrent pas dans la Parole de Dieu cette force qui peut changer l’homme et le porte à la pénitence, et le change, et l’unit à l’Eglise qui garde la parole de Dieu, et qui est chargée de la porter au monde.

Il est très important de s’occuper de la Parole de Dieu dans les séminaires. Il est de même important que les Séminaristes apprenne à rencontrer spirituellement et en profondeur la parole de Dieu. Ils doivent être formés à la spiritualité de l’Ecriture Sainte, de sorte qu’ils deviennent passionnés de la Parole de Dieu, pour le service du peuple de Dieu. Les fideles de nos paroisses ont besoin de prêtres qui sont enchantés par la Parole de Dieu (Le Psaume 118), et par l’amour du service de la paroisse. Ce sont là les fondements vrais pour une nouvelle Evangélisation, renouvelée, moderne et qui répond aux aspirations des jeunes générations.

Porter la nouvelle Evangélisation est une des priorités dans la préparation des futurs prêtres et sous le service pastoral, car les prêtres doivent être en premier lieu des « serviteurs de la Parole ». Les séminaristes doivent être brûlés par le feu qui attirait les entrailles de St Paul (Nous célébrons le bimillénaire de sa naissance), Apôtre des Nations qui disait : «  malheur à moi si je ne prêche pas (la Parole) » (1 Cor – 9 :16). Il disait à son disciple Timothée «  Prêche la Parlote à temps et à contretemps » (2 Tim 4 :2).

Les Pères du Synode ont insisté dans leurs interventions sur l’importance de la lecture de la Bible, et de la découverte du mystère du Christ, pour le vivre durant le temps de la formation au Séminaire, afin qu’ils puissent le prêcher au peuple.

Un des Pères synodaux a dit : Il faut que le séminariste devienne « le disciple de Jésus Christ » et non seulement le disciple de tel ou tel professeur. 

            Saint Jérôme, qui a vécu à Bethlehem, et là il a traduit la bible en latin, appelé la Vulgate, a dit : «  Celui qui ignore l’Ecriture Sainte, ignore le Christ ».

Parmi les propositions des Peres dans leurs interventions on lit : Il faut que le Séminariste lise quotidiennement la Bible. Un autre a dit : Il faut que la Parole passe de la tête au cœur », d’où l’importance d’une lecture pas seulement scientifique mais aussi spirituelle.

Mes chers Seminaristes !

            Je vous souhaite une Sainte année au Séminaire, une « année sacerdotale ». Je prie pour que vous rencontriez le Christ durant cette année, et à travers tous les details de la vie au Séminaire. Que soient en vous les pensées, les mœurs qui sont en Jésus Christ.

Avec ma prière, mon affection et ma Bénédiction


 

Gregorios III
 

 

 

XII Synode des Evêques
Vatican, 5 – 26 Octobre 2008
 

Rome, 10 octobre 2008
 

Réflexions de Sa Béatitude le Patriarche Gregorios III
2ème bulletin

 

Le but de ce bulletin synodal est de faire participer les lecteurs du site internet du patriarcat a quelques aspects du travail synodal, et aux principaux événements qui se déroulent à la marge du synode.
Dans ce 2ème bulletin je vous rapporte quelques idées que j’ai recueillies en écoutant les interventions des pères synodaux. Ils ont insisté sur la relation entre l’ancien et le nouveau testament, ou le premier et le second. Les deux sont reliés, se complètent, s’influencent mutuellement. Cependant le christianisme dépasse tout « testament » quel saint qu’il soit. Car c’est une créature nouvelle en Jésus Christ comme dit Saint Paul. De plus l’Evangile illumine chaque page de l’ancien testament, qui ne peut être compris sans le nouveau, comme l’exprime si bien l’adage latine de Saint Augustin : « Novum in Vetere latet ! Vetum in Novo fratet » c'est-à-dire « le Nouveau est caché dans l’Ancien ! L’Ancien est épatent dans le Nouveau ! ».

De là l’importance d’une interaction entre l’étude de la théologie et l’exégèse de l’écriture sainte. Celle-ci nous raconte ce qui s’est passé, et comment ce c’est passé. Mais le lent est de nous faire assimiler l’écriture pour qu’elle devienne une partie de notre vie.
La lecture de la Bible est difficile. Car ses enseignements exigent de nous un nouveau comportement, et ouvre devant nos yeux une nouvelle et difficile route qui nous imposent des choses difficiles.
L’important est que les enseignements de la bible, dans les deux testaments, deviennent des paroles de vie adressées à nous aujourd’hui. C’est cela qui nous a suggéré de mettre dans notre bulletin mensuel paulinien, une rubrique intitulée : Lettre de Saint Paul aux Damascènes ! Ceci n’est pas une métaphore ou une exagération « orientale », car les enseignements de Saint Paul sont vraiment adressés à nous aujourd’hui.
D’où l’importance de dire à nos paroissiens dans le sermon du Dimanche : cette parole (dans l’épître et l’évangile) est Vôtre !
C’est ce que Jésus a fait le jour du sabbat à Nazareth. Après avoir fini la lecture du livre d’Isaïe dans la Synagogue il dit aux présents : « Aujourd’hui s’est accomplie cette prophétie que vous venez d’entendre ».
Disons aux fideles : Dieu vous parle ! Mais il vous écoute de même ! Il est important de préparer le sermon, de sorte qu’il réponde aux attentes des fidèles. Et que le prédicateur soit le premier à écouter son sermon !
Dieu nous parle dans les Ecritures comme à des amis. Il nous l’a dit dans son dernier discours dans l’Evangile selon Saint Jean : « Je Vous ai appelé mes bien-aimés, mes amis ! »
De même la Parole de Dieu dans le sermon doit être bonne, exquise, fraiche, séduisante, aimable, attrayante… de sorte que le sermon devienne un Evangile, une bonne nouvelle, réjouissante. D’où est-il important que le prédicateur soit joyeux en rencontrant l’enseignement de Jésus et Jésus lui-même.
Il est important que notre foi ne soit pas une expression d’un dogme sec, aride. Mais plutôt un événement, qui nous concerne, qui nous arrive, qui est pour nous !
Ainsi la foi s’adresse non seulement à notre intelligence, mais plutôt à notre chaire, à notre liberté.
La parole de Dieu est forte, dynamique, fertile et fertilisante. Le prédicateur doit bien exprimer ces attributs de la Parole !
Avec tout le respect pour le « Livre » de la Bible nous n’acceptons pas d’être appelés « gens du Livre » ou « Religion du Livre ». Car le christianisme est la religion du verbe, de la parole vive et vivifiante, incarnée pour nous et pour notre salut.
La prédication, la direction spirituelle, la formation spirituelle, le travail pastoral avec les confréries, les jeunes, les mouvements d’Apostolats des Laïcs dans les paroisses, tout cela doit aider les fideles qui écoutent notre prédication ou lisent nos sermons, à sentir que Jésus qui a marché sur les routes de la Palestine, est toujours en marche, pour rencontrer les chemins des hommes et des femmes d’aujourd’hui, me rencontrer, marcher avec moi m’accompagner dans ma vie quotidienne.
Le christianisme ne vit pas de propagande religieuse, il puise sa force du fait d’être beau et attirant…
Saint Augustin dit : « Le Saint Esprit parle de l’extérieur. Il faut lui répondre en l’écoutant de l’intérieur ».

Finale
J’espère que les lecteurs de ce bulletin puissent-ils vivre avec nous le synode.
Enfin !
Le jeudi 9 octobre 2008 eut lieu à Saint Pierre une grande célébration liturgique pontificale, présidée par le Saint Père Benoît XVI, pour le cinquantième anniversaire de la mort de son prédécesseur d’heureuse et sainte mémoire Pie XII. Y ont participé tous les pères synodaux, le corps diplomatique.
Dans son homélie le Pape a évoqué les grandes lignes du pontificat de Pie XII.
A noter que Sa Béatitude le Patriarche Gregorios III était présent l’année de la mort de Pie XII (1958) comme étudiant, avec d’autres étudiants moines de l’ordre basilien de Saint Sauveur et d’autres des Alépins et des Maronites.
Ce fut une initiative louable du feu Cardinal Akakios Koussa (Alépin) qui est mort jeune à la tête de la Congrégation des églises orientales. Ce qui a beaucoup contribué à la formation d’une élite orientale !

 

Chancellerie Patriarcale
 

 

 

Synode des Evêques
Le Vatican du 5-26/10/2008

                                                                                                                                                Premier Bulletin
Rome 10/10/2008


Réflexion de
S. Béatitude Gregorios III

 

“De Paul serviteur de Jésus Christ, appelé pour être apôtre, mandate au service de l'Evangile de Dieu,…à tous les bien aimes, … appelés à être saints, grâce à vous tous. Salut de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ” (Rom, 1-17).
C’est dans la joie que je m’adresse à vous, bienaimés, fils et filles de notre Eglise Grecque Melkite Catholique, clergés et fideles, de Rome, et avec les paroles de St Paul au début de son épître aux Romains, pour vous faire participer aux travaux du XII synode des évêques qui a comme thème: La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise”. C’est la quatrième fois que je participe à ces synodes. Il est bon de rappeler que ce fut mon prédécesseur, d’heureuse mémoire Maximos IV qui avait lance, au cours du concile Vatican II, l’idée de tenir ces Synodes, en guise de conseil autour du Pape. Le 1er Synode fut tenu en 1967.
Je participe à ce synode au nom de notre Saint Synode. S.E. Mgr Cyrille Salim Bustros et son remplaçant S.E. Mgr Joseph El-Absi se sont excuses d’y participer. Par contre participe au Synode le Rev. Archimandrite Nicolas Antiba notre exarque patriarcal à Paris, nommé par Sa Sainteté, à ma recommandation, comme expert. C’est la septième fois qu’il y participe.
Je suis très impressionné par le caractère universel, “Catholique” mondial de cette réunion, qui rassemble autour de Sa Sainteté le président du synode le Pape Benoit XVI, 253 évêques, (Patriarches et cardinaux), pères généraux, mères générales, théologiens, experts clergés et laïcs, hommes et femmes…, qui prient ensemble, méditent ensemble, pensent ensemble, vivent ensemble une atmosphère de Pentecôte semblable à la vie de la 1ere communauté chrétienne, autour de la Parole de Dieu.
Le Saint Père a présidé l’ouverture du Synode par une liturgie pontificale le dimanche 5/10/2008 dans la basilique de St Paul hors les murs à l’occasion de l’année consacrée à St Paul. Le synode a commencé par un discours du Saint Père.
Quotidiennement les Pères du Synode se réunissent pour une durée de cinq heures et demi, la première journée été consacrée pour écouter le St Père (qui participe presque à toutes les réunions).
Les travaux du synode se divisent en plenaria où les Peres présentent leurs interventions (chaque intervention est de 5 minutes), le soir le synode consacre une heure de discussion libre, où la durée maximale de chaque intervention est de 2 minutes.
Pour pouvoir mieux approfondir les différents thèmes du Synode, les Pères se partagent en petits groupes – correspondant aux 12 langues – qui n’excèdent pas 15 personnes.
L’ensemble des travaux et des contributions au Synode tant au cours de la plenaria que dans les groupes de travail participe à l’élaboration des recommandations finales qui seront remises au Saint-Père. Ces différents textes seront étudiés par le Saint-Père en collaboration avec un comité issu du Synode et élu par les Pères. Au bout d’un an environ seront publiées les recommandations finales.
Les 253 Pères participent cette année au Synode des évêques représentent les 13 Eglises orientales, les 113 conférences épiscopales, les 25 dicastères romains auxquels se sont joints les Pères généraux des différents ordres religieux ainsi que les Mères générales des ordres féminins, sans oublier les représentants de 10 Eglises non catholiques et les experts.

 

 

 

Prot. 445/2008R                                                                                    Roma 8/10/2008
 

Cher Confrère!

“Que la grâce de Notre Seigneur Jésus Christ, l’Amour de Dieu le Père, et la Communion de l’Esprit Saint soient avec vous”.
C’est avec ce salut paulinien, que je vous salue de Damas, ville de la conversion et du baptême de St-Paul, et de ma résidence dans le quartier de St Paul, au début de ce Synode des Evêques tenu durant l’année de St Paul, pour vous dire ma communion fraternelle profonde avec vous, et vous inviter en l’occasion du jubilé millénaire de St Paul, à venir visiter Damas où St Paul a été baptisé, ayant comme parrains nos ancêtres les premiers chrétiens de Damas. C’est là qu’il est resté trois ans et a reçu par inspiration de Jésus Christ, « son Evangile » (Galates, 1, 12+17+18). Damas et la Syrie en général est peut être la ville où Paul a passé le plus longtemps de sa vie.
De plus je dois vous dire confidentiellement, et avec une fierté spirituelle, que mon village natal est DARAYA un des lieux traditionnels de l’apparition de Jésus à St Paul, et le village de maman (Khabab, ou Houran qui est l’Arabie de l’empire romain) est le lieu où St Paul est resté trois ans (ibidem – Galates). Ma résidence patriarcale est à Damas au quartier de St Paul.
Cette visite-pèlerinage, sera source de réconfort dans la foi de vos fidèles. Elle donnera courage, consolation, soutien spirituel à nos fidèles. Elle sera d’un grand profit pour vos fidèles pèlerins. Elle vous donnera l’occasion de rencontrer nos fidèles, et avec les musulmans.
Nous vous attendons ! Nous sommes prêts à vous aider pour la réalisation d’un tel pèlerinage !
Avec mon amitié, et mes souhaits pour le succès du Synode.
Bien amicalement.

 

Gregorios III
Patriarche