Église Grecque-Melkite Catholique
Saint Synode 18-23 Juin 2012, Ain Traz
Discours de S.B. Gregorios III
pour l’ouverture du Saint-Synode
de l’Eglise Grecque-Melkite Catholique
(18-23 juin 2012)
Introduction
La grâce du Saint Esprit nous réunit de nouveau. La couronne de notre Synode se complète par la présence de Vos Excellences, chers frères Hiérarques, membres du Saint-Synode, et les Révérends Pères Supérieurs Généraux de nos congrégations, qui offrent des services très importants pour notre Eglise dans les pays arabes et dans les pays d’émigration et d’expansion.
Nous nous réunissons pour la troisième fois (juin 2011 et février 2012) dans la tourmente de ces événements difficiles qui secouent notre monde arabe dans toutes les régions, à différents degrés. Nous sentons plus que jamais auparavant le lien des pays arabes entre eux, et notre lien avec ces pays. Ainsi, se réalise ce que dit Saint Paul: «Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui» (1 Cor 12, 26).
Dans ces circonstances douloureuses, nous avons besoin de lumière du Saint Esprit pour le succès de notre Saint-Synode, durant lequel nous avons à réaliser une œuvre importante, fondamentale et essentielle dans le service et la direction de notre Eglise patriarcale.
Notre Synode s’occupera des points suivants.
De nouveaux pasteurs
Premièrement, nous avons à élire des évêques, pasteurs de nos éparchies vacantes. Deuxièmement, nous devons continuer à préparer des pasteurs pour les années suivantes. Troisièmement, nous traiterons un problème important dans ce domaine : étudier les critères à suivre pour préparer de saints prêtres, capables de porter la mission de Notre Seigneur Jésus-Christ à la paroisse et au monde.
Importance de la communication
Nous nous réjouissons de cette révision annuelle. Mais il est nécessaire que cette communication entre nous, en dehors du Synode, soit plus dense, efficace et technique, pour nous soutenir les uns les autres, nous encourager mutuellement, pour plus do solidarité, de soutien mutuel, d’échange d’expériences spirituelles, pastorales et administratives.
Il est opportun que nous passions quelques lignes pratiques à ce sujet, au niveau des éparchies au Proche-Orient, et de celles de l’émigration. Nous n’avons pas fait ce qu’il fallait faire dans ce domaine.
Comme Patriarche, j’ai l’ambition de me mettre en contact, non seulement avec mes frères les évêques, mais aussi avec les prêtres, les religieux, les religieuses et surtout les laïcs œuvrant dans les différents services de nos éparchies. J’ai l’ambition, d’une manière plus précise, de correspondre par les moyens des medias modernes avec le plus grand nombre de nos fils et de nos filles, avec leurs noms et leurs adresses. Cela est très nécessaire pour accroitre leur appartenance à l’Eglise.
Cette communication est de même nécessaire pour le bien spirituel de nos fidèles, pour les confirmer dans la sainte Foi. Cette communication est nécessaire pour explorer les voies qui permettent une plus grande coopération pour soutenir les projets de notre Eglise, ceux spirituels, sociaux, de santé, culturels, éducatifs, de dialogue, sur le plan moral, matériel et financier.
Les capacités de notre Eglise
Il y des capacités énormes dans nos paroisses. Nous avons à les découvrir et à en profiter. En cela, il y a un bien immense pour toute l’Eglise, les pasteurs, les paroisses, les parents et les enfants, surtout les jeunes générations, qui ont besoin de bons exemples devant eux, pour rester fidèles à la foi de l’Eglise et au patrimoine de leur communauté. A travers la fidélité croît l’appartenance. De même, l’appartenance est un soutien pour la fidélité, la foi et le cheminement de foi et spirituel de nos fidèles.
J’ai exploré beaucoup d’idée dans ce domaine. Mais avec peu de succès. Cependant j’ai toujours l’ambition de réaliser mon grand rêve ecclésial de fonder la «Solidarité Melkite», qui soit capable de susciter une grande renaissance dans notre Eglise.
Les vocations sacerdotales
Tout cela aura du succès, si nous avons assez de vocations de personnes se consacrant à la vie sacerdotale et religieuse, masculine et féminine. En effet, le nombre des prêtres, des religieux et des religieuses diminue peu à peu, même dans notre Eglise.
Il y a quelques années, le nombre des séminaristes au Séminaire patriarcal de Sainte-Anne, qui dessert nos éparchies, était de 50. Actuellement, c’est tombé à 23!
La visite du Pape au Liban
Je voudrais insister sur la nécessité de la préparation de notre Eglise à recevoir Sa Sainteté le Pape Benoit XVI au Liban le mois de septembre prochain. La première rencontre avec Sa Sainteté aura lieu en l’église Saint-Paul à Harissa, où le Saint Père honorera notre Patriarcat en signant l’Exhortation Apostolique Postsynodale, le 14 septembre après midi, jour de l’Exaltation de la Sainte Croix.
Il serait bien de recueillir quelques idées propres à notre Eglise, son patrimoine, son histoire, son rôle et sa mission, sur tous les plans: pastoral, œcuménique, national et arabe. J’espère que nous aurons le temps de mettre à point les idées pour un document que nous présenterons au Saint Père.
Vous savez que cette Exhortation Apostolique Postsynodale est la substance du Synode pour le Moyen-Orient. J’aimerais attirer l’attention sur un sujet important et central dans ce Synode auquel nous avons tous participé, c’est la Cause Palestinienne (je suis en train de préparer un livre spécial sur le rôle de notre Eglise dans ce Synode, qui contiendra toutes les interventions des membres de notre Eglise).
Centralité et importance de la Cause Palestinienne
Parmi les sujets les plus importants qui ont été objet d’étude de façon plus caractéristique au Synode fut la Cause Palestinienne, et l’importance et la priorité de la solution du conflit israélo-palestinien-arabe, et cela par la reconnaissance de l’Etat palestinien (dans le dossier du Synode il y a un document à ce sujet, que j’ai envoyé aux conférences épiscopales et à d'autres instances).
Nous savons tous l’histoire de l’engagement de notre Eglise en faveur de la Cause Palestinienne. En effet, les Palestiniens, le monde entier et nous connaissons les noms de ces évêques: Gregorios Hajjar, Gabriel Abou-Saada, Hilarion Capucci. Moi-même j’ai défendu la Cause Palestinienne dans le sillon de mes prédécesseurs en Terre Sainte, durant les 26 ans de mon service comme vicaire patriarcal à Jérusalem. Nous avons contribué localement, régionalement et internationalement en vue d'une solution juste de cette Cause. Je continue dans la même ligne en tant que Patriarche. J’ai exposé, et mes frères les évêques avec moi, l'importance de cette Cause au Synode pour le Moyen-Orient. Nous considérons que la Cause Palestinienne est comme un dépôt qui nous a été confié, et une partie substantielle de l’histoire de notre Eglise, de sa mission et se son rôle d’ouverture sur le vaste monde arabe. L’inauguration du Centre « Liqaa » par nous à Raboué, au Liban, est aussi un service à la Cause Palestinienne. En effet, la première activité de Centre fut une table ronde au sujet de cette Cause centrale dans l’histoire de la région.
La Nouvelle Evangélisation
D’autre part, il nous faut étudier les lignes principales du thème du prochain Synode des évêques qui se tiendra à Rome au mois d’octobre 2012, auquel je participerai en tant que Patriarche. Nous devons choisir par vote un Hiérarque pour y participer lui aussi. Je souhaite que nous présentions quelques idées au sujet du thème du Synode, et comment nous pouvons porter le message à notre monde et à notre société à majorité musulmane, et notamment comment fortifier et confirmer la sainte Foi dans nos paroisses et surtout dans les familles et auprès des jeunes qui sont l’avenir de l’Eglise et de la société.
La situation de nos Eparchies
Nous nous informerons mutuellement au sujet de la situation de nos éparchies dans les pays arabes et dans l’émigration, surtout dans les crises actuelles, et au sujet des dangers qui concernent la présence chrétienne, l’unité chrétienne et le témoignage de l’Evangile dans notre société pleine de défis.
La situation dans les pays arabes
C’est le troisième Synode que nous tenons pendant que des vents orageux battent contre nos pays, et que le sang coule abondamment dans le Maghreb arabe, l’Egypte, Bahrein, le Yémen, la Palestine, l’Irak, la Syrie et même le Liban. Mais le plus grand problème actuellement est la Syrie, dont la situation est tellement liée à l'ensemble du monde arabe.
Je me contente ici de rappeler quelques idées que j’ai avancées dans ma lettre de Pâques 2012, dans laquelle j'ai affirmé que c’est «notre foi, malgré la réalité douloureuse de notre vie, et malgré notre faiblesse. Nous somme tous faibles devant la douleur, la maladie, le doute, la frustration, la solitude, la déception, l’échec, la domination des mauvais, le bruit, le vacarme des armes, les spectacles de la guerre et de la violence, des massacres, de la destruction, des explosions, des actes criminels, des complots, des intrigues et de toutes les forces du mal qui nous entourent et nous encerclent de tout côté… Dans ce même sens, S.S. le pape Benoît XVI s’est exprimé devant les souffrances du continent africain, durant sa visite en Afrique, au mois de novembre 2011.
…L’Église n’apporte aucune solution technique et n’impose aucune solution politique. Elle répète: n’ayez pas peur! L’humanité n’est pas seule face aux défis du monde: Dieu est présent. C’est là un message d’espérance, une espérance génératrice d’énergie, qui stimule l’intelligence et donne à la volonté tout son dynamisme. Un ancien archevêque de Toulouse, le Cardinal Saliège, disait : «Espérer, ce n’est pas abandonner; c’est redoubler d’activité». L’Église accompagne l’État dans sa mission; elle veut être comme l’âme de ce corps en lui indiquant inlassablement l’essentiel: Dieu et l’homme. Elle désire accomplir, ouvertement et sans crainte, cette tâche immense, celle qui éduque et soigne, et surtout celle qui prie sans cesse (cf. Lc 18, 1), qui montre où est Dieu (cf. Mt 6, 24) et où est l’homme véritable (cf. Mt 20, 26). Le désespoir est individualiste. L’espérance est communion. N’est-ce pas là une voie splendide qui nous est proposée? J’y invite tous les responsables politiques et économiques, ainsi que le monde universitaire et celui de la culture. Soyez, vous aussi, des semeurs d’espérance!
Vocation des chrétiens aujourd’hui
Je dis plus loin, dans ma lettre de Pâques 2012: «L’amour, c’est le salut du monde! La perte de l’amour c’est la perdition et la ruine du monde. Les peurs, les hantises, les révolutions qui envahissent notre monde arabe, et qui sont peut-être senties plus spécialement par les chrétiens que par les autres, bien que nous soyons tous exposés, comme nous l’avons dit plus haut, à la faiblesse, à la fragilité et à la vulnérabilité. Devant et dans toutes ces situations et ces réalités, nous devons, nous les chrétiens, trouver notre place, découvrir notre vocation, et quel est le plan (l’économie) de Dieu pour notre salut. Nous devons spécialement être solidaires de ce monde arabe, qui est notre monde, dans lequel nous avons nos racines. Nous y avons tellement réalisé, dans le domaine de l’histoire, de la littérature, de sa civilisation. De plus, nous y sommes les constructeurs et initiateurs de l’arabisme, ou de l’arabité, de la pensée arabe, ses architectes, ses penseurs, ses pionniers, ses théoriciens, et ses propagateurs. C’est le temps où les chrétiens doivent, comme toujours et plus que jamais, découvrir que «l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui habite nous a été donné» (Rm 5, 5). Et par là découvrir la force de l’Evangile et la vérité et la véracité des enseignements de Jésus Christ. Oui! Les chrétiens doivent découvrir qu’ils sont les fils de la Résurrection. De plus, ils doivent découvrir que leur résurrection est leur obligation de se solidariser avec les réalités et les problèmes de leurs patries, de leurs terres, de leurs peuples et de leurs concitoyens. Ce sont eux qui doivent contribuer à la résurrection de leur société, bien qu’ils y représentent le petit troupeau, à qui le Seigneur a confié cette mission et vocation grande et immortelle, ferme, inaltérable: celle d’être lumière, sel et levain dans notre société. Ainsi nous participons, nous partageons, avec nos pays, leur faiblesse, leur fragilité et leur vulnérabilité, afin de découvrir ensemble la force de la Résurrection, les espoirs de la Résurrection. Saint Paul a exprimé cela en racontant son expérience avec Jésus: « Ma grâce te suffit car ma puissance se déploie dans la faiblesse» (2 Cor 12, 9). « C'est pourquoi nous ne faiblissons pas. Encore que que l'homme extérieur en nous s'en aille en ruines, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour» (2 Cor 4, 16).
Le troupeau est petit, mais son action est grande! Le petit troupeau est pour le grand troupeau. Dieu protège le petit troupeau pour le bien du grand troupeau, «afin qu’ils aient la vie ... et l’aient en abondance » (Jn 10, 10).
Position de l’Eglise de la Syrie
Pour ce qui se rapporte à la Syrie, je voudrais rappeler la déclaration publiée à la suite de la réunion ordinaire de l’Assemblée de la Hiérarchie Catholique en Syrie, le 25 avril 2012: «Nous sommes solidaires de notre peuple syrien, solide dans sa volonté de vie digne, dans l’unité de la nation et la solidarité entre toutes ses composantes sociales, religieuses et nationales; solidaires aussi dans la volonté et la voie de la réforme générale efficace, qui doit se réaliser sur terre, dans les domaines politiques, sociaux, culturels, et de service, par la coordination des efforts de tous les Syriens, à savoir le gouvernement, les partis, l’opposition constructive, les spécialistes, dans le cadre de l’unité nationale et de la participation active au dialogue national, absolument indispensable pour toute réforme, qui, sans cela, resterait un vain souhait. Nous savons aussi que c’est le meilleur moyen pour sortir du cercle de la violence. L’État a invité à ce dialogue. Et nous invitons toutes les parties nationales, à l’intérieur et à l’extérieur, à construire une nouvelle Syrie, démocratique et pluraliste. Nous invitons aussi à la participation intensive, libre et objective, aux élections pour l'Assemblée du Peuple le 7 mai prochain, afin qu'elles soient une expression de la volonté des citoyens… La violence a dépassé toutes les limites. Nous ne pouvons qu’interpeler, avec force et insistance, toutes les consciences à se redresser et se détourner de tout ce qui détruit l’être humain et la nation. Nous réprouvons fortement tous les moyens de violence, de n’importe quel côté. Nous appelons à ne pas impliquer les civils dans le conflit politique; à ne pas les terroriser par l’enlèvement, le massacre, l’extorsion, les démolitions des maisons, la dépossession de leurs biens, par l’imposition de l'autorité par la force et la brutalité…Nous sommes solidaires des souffrances, des peines et de tout ce qu'ont enduré tous les citoyens qui ont subi de graves dommages à cause des événements et de la violence dans les différentes parties du pays depuis 13 mois, tant chez les civils que chez les militaires. Il est normal que nous pensions plus spécialement à nos fidèles, les chrétiens, qui ont été forcés de quitter leurs maisons et leurs villes ou villages. Parfois, ils ont été utilisés comme des boucliers humains et leurs quartiers comme des champs de batailles. Nous nous tenons à leurs côtés, et nous les assurons que nous déployons tous nos efforts pour les aider».
Cette position a été exprimée aussi dans la déclaration des trois Patriarches de la Syrie : «Devant ce malheur déchirant, nous prions Dieu afin qu'il guérisse les blessures de la Syrie et des Syriens, pour que les enfants du même pays reviennent les uns vers les autres, dans l'amour, l’ouverture, la réconciliation, la tolérance, 1'entraide et la sagesse, préférant toujours l’intérêt du pays à tout autre intérêt, loin de la violence sous toutes ses formes, gardant à 1'esprit tout ce qui est pour le bien de notre pays bien-aimé et pour sa reconstruction, sur des bases civilisées et humanistes, axées sur la justice, la bonne citoyenneté, la coexistence et la liberté pacifique d'expression, bref, sur tout ce qui peut servir le pays et le citoyen ».
La situation au Liban
Pour ce qui est de la situation au Liban, je voudrais rappeler ce que j’ai dit après mon court voyage en Europe: «Nous apprécions hautement l’invitation à la table du dialogue de S.E. le Président de la République, le Général Mishel Sleiman, et qui a déjà commencé. Nous trouvons que cette initiative est une étape très importante pour calmer l’atmosphère et remplacer le discours politique alarmant par un autre, raisonnable et responsable. Nous encourageons les dirigeants à la rencontre car la solution se trouve dans l’entendement qui doit rester le souci principal pour tous les responsables, surtout dans les situations exceptionnelles et délicates que traverse la région, le Liban y compris.
Nous dénonçons fortement les événements lamentables qu’ont connus quelques régions libanaises récemment, qui, malheureusement, augmentent la douleur du peuple. Nous invitions toutes les parties au calme et à éviter le recours aux armes et le comportement de la guerre. Nous insistons sur le rôle de l’Armée libanaise et nous apprécions ses sacrifices et tous ce qu’elle fait pour protéger la paix nationale et l’être libanais avec ses institutions constitutionnelles et sa structure sociale consensuelle. Nous considérons l’institution de l’Armée libanaise ainsi que les forces de sécurité interne et les autres institutions de sécurité comme la base sur laquelle se bâtissent la stabilité du pays et la sécurité du peuple.
Nous invitons au travail incessant pour la paix, en insistant sur le fait que le Liban doit jouer son rôle positif, surtout pour l’unification du monde arabe, le choix arabe, et le travail arabe, car cela est sont rôle en raison de sa nature politique et de sa composition religieuse, culturelle et sociale. Cela réalise les mots du bienheureux Pape Jean-Paul II: «Le Liban est une mission». Ici, nous trouvons que le Liban pourrait réaliser cette mission locale, arabe et internationale pour éviter à la région plus de division et de conflits, car ce qui touche la région le touche et vice versa. Nous considérons que les conflits internes sont la mort des patries, comme dit ce slogan: "Venez dire non à la guerre… non à la lutte… non à l'illusion… et oui à l’union, au dialogue et à la paix".
Nous considérons que l’atmosphère du dialogue est la meilleure préparation à la visite que Sa Sainteté le Pape Benoît XVI rendra au Liban. C’est pourquoi il est important que l’Eglise du Liban se prépare, ainsi que toute l’Eglise du Moyen-Orient, pour faire réussir cette visite historique, en raison de son importance particulière au milieu de tous les changements et les bouleversements que vit le monde arabe, de sorte que la visite soit un message aux pays arabes, après le Synode pour le Moyen-Orient, et le continue, comme les pasteurs ont suggéré pendant ce Synode.
Appel aux Chefs du monde pour la paix
Nous appelons les chefs du monde en leur disant que la paix dans le Moyen-Orient est leur responsabilité à eux tous et qu'elle est la clef de la paix. Venez à la terre de la paix pour faire la paix.
Epilogue
Nous avons invité au jeûne et à la prière à l’occasion du jeûne des Apôtres. Pour que Dieu ait pitié de nous et nous gratifie du don le plus grand: la paix pour notre monde arabe. Aimons-nous les uns les autres pour faire réussir notre Saint-Synode. Aimons-nous les uns les autres pour servir avec plus de fidélité et de zèle nos paroisses et pour que nous puissions vivifier l’espérance et l’optimisme dans leurs cœurs et pour que nous puissions confirmer la foi dans leurs âmes afin qu’ils vivent les valeurs de l’Evangile dans leurs sociétés et que nos fidèles soient lumière, sel et levain.
Nous concluons avec la prière pour nos peuples arabes qui vivent dans des conditions ardues, que notre Dieu les délivre et les guide vers la paix et vers la sérénité.
+ Gregorios III
Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient,
d'Alexandrie et de Jérusalem
La présence
- Hiérarques
S.B. | Gregorios III | Laham | Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem |
S.Exc. Mgr | Boulos | Borkhoch | Métropolite de Bosra, du Hauran (et du Djebel Arabe) |
S.Exc. Mgr | André | Haddad | Archevêque émérite de Furzol, de Zahlé et de toute la Békaa |
S.Exc. Mgr | Ibrahim | Nehmé | Métropolite Emérite de Hama, Homs et Yabroud |
S.Exc. Mgr | Georges | Riachi | Archevêque de Tripoli |
S.Exc. Mgr | Jean | Haddad | Métropolite Emérite de Tyr |
S.Exc. Mgr | Cyrille | Bustros | Métropolite de Beyrouth et Jbeil |
S.Exc. Mgr | Nicolas | Samra | Archevêque de Newton aux Etats Unies d’Amérique |
S.Exc. Mgr | Pierre | Mouallem | Archevêque Emérite de Akka, (de Nazareth et de toute la Galilée) |
S.Exc. Mgr | Isidore | Battikha | Métropolite émérite de Homs, Hama et Yabroud |
S.Exc. Mgr | Georges | El Murr | Archevêque Emérite de Petra et Philadelphie (Amman) |
S.Exc. Mgr | Jean-Clément | Jeanbart | Métropolite d’Alep (Cyr et Séleucie) |
S.Exc. Mgr | Fares | Maakaroun | Archevêque de « Nossa Sehora do Paraiso » Sao Paulo |
S.Exc. Mgr | Georges | Kahale |
Evêque titulaire d’Abila de Lysanie Exarque Apostolique du Vénézuela |
S.Exc. Mgr | Issam Jean | Darwich | Archevêque de Furzol, de Zahlé et toute la Békaa |
S.Exc. Mgr | Nicolas | Sawaf | Archevêque de Lattaquié (et de la Vallée des Chrétiens) |
S.Exc. Mgr | Joseph | Absi |
Archevêque titulaire de Tarse Vicaire Patriarcal de Damas |
S.Exc. Mgr | Jules-Joseph | Zerey |
Archevêque titulaire de Damiette Vicaire Patriarcal de Jérusalem |
S.Exc. Mgr | Georges | Haddad | Archevêque de Baniyas et Marjeoun (Césarée de Philippe) |
S.Exc. Mgr | Ibrahim | Ibrahim | Evêque de Saint Sauveur de Montréal |
S.Exc. Mgr | Elias | Rahal | Archevêque de Baalbeck |
S.Exc. Mgr | Georges | Bacouny | Métropolite de Tyr |
S.Exc. Mgr | Elias | Chaccoure | Archevêque de Akka, (de Nazareth et de toute la Galilée) |
S.Exc. Mgr | Georges | Bakar |
Vicaire Patriarcal de l’Egypte et du Soudan Archevêque titulaire de Péluse |
S.Exc. Mgr | Mikhael | Abrass |
Auxiliaire Patriarcal au Liban Archevêque de Mire |
S.Exc. Mgr | Abdo John | Arbach |
Evêque titulaire de Palmyre Exarque Apostolique de l’Argentine |
S.Exc. Mgr | Elie Béchara | Haddad | Archevêque de Saida et Deir el Kamar |
S.Exc. Mgr | Yasser | Ayach | Archevêque de Petra et Philadelphie (Amman) |
S.Exc. Mgr | Robert | Rabbat | Evêque de Saint Michel de Sydney, de toute l’Australie et de la Nouvelle Zélande |
Archimandrite | Gabriel | Ghanoum | Exarque Patriarcal pour le Mexique |
- Les Supérieurs Généraux
Archimandrite | Jean | Faraj | Ordre Basilien du Saint Sauveur |
Archimandrite | Semaan | Abdel Ahad | Ordre Basilien Choueirite |
Archimandrite | Nagib | Toubaji | Ordre Basilien Alépin |
Rev. Père | Elias | Aghia | Missionnaires Paulistes |
En outre:
Archimandrite Nicolas Hakim
Père Antoine Dib
Père Georges Skandar
Père Joseph Jbara
L’Eglise grecque-melkite catholique
Aïn-Traz (Liban) 16-23 juin 2012
Les jeunes générations ont besoin de bons exemples pour rester fidèles à la foi de l’Eglise
Gregorios III : Par la fidélité croit l’appartenance
C’est ce lundi 16 juin que s’est ouvert au siège d’été du Patriarcat à Aïn Traz (Liban) le Saint Synode de l’Eglise grecque-melkite catholique sous la présidence de Sa Béatitude Gregorios III. Les travaux se poursuivront jusqu’au 23 juin prochain.
Dans son allocution en ouverture des travaux prononcée ce matin à 10 h, Gregorios III a rappelé que c’était la troisième fois après juin 2011 et février 2012 que le Saint-Synode se réunissait « dans la tourmente de ces événements difficiles qui secouent notre monde arabe dans toutes les régions, à différents degrés. Nous sentons plus que jamais auparavant le lien des pays arabes entre eux, et notre lien avec ces pays. Ainsi, se réalise ce que dit Saint Paul : si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui (1 Cor 12,26) » et il a souligné combien « dans ces circonstances douloureuses, nous avons besoin de toute la lumière du Saint Esprit pour le succès de notre Saint Synode, durant lequel, nous avons à exercer une œuvre importante, fondamentale et articulaire dans le service et la guidance de notre Eglise patriarcale. »
Les principaux points de l’ordre du jour de ce synode évoqués dans le discours de Sa Béatitude sont :
Des nouveaux pasteurs pour l’Eglise :« nous avons à élever des pasteurs évêques pour nos éparchies vacantes. Deuxièmement, nous devons continuer à préparer des pasteurs pour les années suivantes. Troisièmement, nous traiterons un problème important dans ce domaine : étudier les critères à suivre pour préparer des saints prêtres, capables de porter la mission de Notre Seigneur Jésus-Christ à la paroisse et au monde »
Des vocations sacerdotales :Tout ce que nous entreprendrons ne pourra aboutir que « si nous avons assez de vocations pour se consacrer à la vie sacerdotale et religieuse masculine et féminine (…) Il y a quelques années, le nombre des séminaristes au Séminaire patriarcal de Sainte Anne, qui dessert nos éparchies, était de 50 ! Actuellement, ils sont 23 ! »
Les compétences et les capacités de l’Eglise grecque-melkite catholique : Ces capacités sont « géantes dans nos paroisses. Nous avons à les découvrir et à en profiter… il y a là un bien immense pour toute l’Eglise (…). Les jeunes générations, qui ont besoin de bons exemples devant eux, pour rester fidèles à la foi de l’Eglise et au patrimoine de leur communauté. A travers la fidélité croit l’appartenance. De même, l’appartenance est un soutien pour la fidélité, la foi et le cheminement de foi et spirituel de nos fidèles… »
La visite du Pape au Liban :Il est nécessaire de savoir pour chacun de bien préparer la visite de « Sa Sainteté le Pape Benoit XVI au Liban le mois de septembre prochain. La première rencontre avec Sa Sainteté aura lieu à l’église Saint Paul à Harissa, où le Saint Père honora notre Patriarcat en y signant l’Exhortation Apostolique, le 14 septembre après midi, le jour de l’exaltation de la Sainte Croix. »
Vocation des Chrétiens aujourd’hui : « Les peurs, les hantises, les révolutions qui envahissent notre monde arabe, et qui sont peut-être plus spécialement ressentis par les chrétiens que les autres, bien que nous voyons tous exposés, comme nous l’avons dit plus haut, à la faiblesse, à la fragilité et à la vulnérabilité. Devant et dans toutes ces situations et ces réalité, nous devons, nous les chrétiens, trouver notre place, découvrir notre vocation, et quel est le plan de Dieu pour notre salut. Nous devons spécialement être solidaires avec ce monde arabe, qui est notre monde, dans lequel nous avons nos racines. Nous y avons tellement réalisé, dans le domaine de l’histoire, la littérature, sa civilisation. (…) C’est là le temps où les chrétiens doivent comme toujours et plus que jamais découvrir… la force de l’évangile et la vérité… des enseignements de Jésus Christ ! Oui ! Ils doivent découvrir qu’ils sont les fils de la Résurrection (et) découvrir que leur résurrection est leur obligation de se solidariser avec les réalités, les problèmes de leurs patries, de leurs terres, de leurs peuples et concitoyens ! Ce sont eux qui doivent contribuer à la résurrection de leur société, bien qu’ils y représentent le petit troupeau, à qui le Seigneur a confié cette grande et immortelle, ferme, non-altérable mission et vocation : celle d’être lumière, sel et levain dans notre société. Ainsi nous participons, nous partageons, avec nos pays, leur faiblesse, leur fragilité et leur vulnérabilité afin de découvrir ensemble la force de la Résurrection, les espoirs de la Résurrection… Le troupeau est petit, mais son action est grande ! Le petit troupeau est pour le grand troupeau ! Dieu protège le petit troupeau pour le bien du grand troupeau ‘afin qu’ils aient la vie et l’aient en abondance’ (Jn. 10,10). »
La situation dans les pays arabes : « C’est le troisième synode que nous tenons pendant que des vents orageux se battent contre elles, et le sang coule abondamment dans le Maghreb arabe, l’Egypte, le Bahreïn, le Yémen, la Palestine, l’Iraq, la Syrie et même le Liban. Mais le plus grand problème actuellement est la Syrie, dont la situation est tellement liée au monde arabe… L’Église n’apporte aucune solution technique et n’impose aucune solution politique. Elle répète : n’ayez pas peur ! L’humanité n’est pas seule face aux défis du monde. Dieu est présent. (…) L’Église accompagne l’État dans sa mission ; elle veut être comme l’âme de ce corps en lui indiquant inlassablement l’essentiel : Dieu et l’homme. Elle désire accomplir, ouvertement et sans crainte, cette tâche immense de celle qui éduque et soigne, et surtout de celle qui prie sans cesse (cf. Lc 18, 1), qui montre où est Dieu (cf. Mt 6, 21) et où est l’homme véritable (cf. Mt 20. 26 ; Jn 19, 5). Le désespoir est individualiste. L’espérance est communion. N’est-ce pas là une voie splendide qui nous est proposée ?.. »
La situation au Liban : « Nous apprécions hautement l’invitation à la Table du Dialogue que S.E. Président de la République le Général Mishel Sleiman, et qui a déjà commencé. Nous trouvons que cette initiative est une étape très importante pour calmer l’atmosphère et remplacer le discours politique alarmant par un autre raisonnable et responsable. Nous encourageons les chefs à la rencontre car la solution se trouve dans l’entente qui doit rester le souci principal pour tous les responsables, surtout dans les situations exceptionnelles et minutieuses que traverse la région, le Liban y inclut (…) Nous considérons que les conflits internes sont la mort des patries (…) Nous considérons que l’esprit de dialogue est la meilleure préparation pour la visite que Sa Sainteté le Pape Benoit XVI rendra au Liban. C’est pourquoi il est important que l’Eglise du Liban se prépare, comme l’Eglise du Moyen-Orient, pour faire réussir cette visite historique… »
L’Eglise face à la crise syrienne :S.B. rappelle le texte de la « déclaration donnée à la suite de la réunion ordinaire de l’Assemblée des Hiérarques catholiques, le 25 avril 2012 : ‘Nous sommes solidaires de notre peuple syrien, solide dans sa volonté de vie digne, dans l’unité de la nation et la solidarité entre toutes ses composantes sociales, religieuses et nationales; solidaires aussi dans la volonté et la voie de la réforme générale efficace, qui doit se réaliser sur terre, dans les domaines politiques, sociaux, culturels, et de service, par la coordination des efforts de tous les Syriens… La violence a dépassé toutes les limites. Nous ne pouvons qu’interpeler, avec force et insistance, toutes les consciences pour se redresser et se détourner de tout ce qui détruit l’être humain et la nation. Nous réprouvons fortement tous les moyens de violence, de n’importe quel côté. Nous appelons à ne pas impliquer les civils dans le conflit politique; à ne pas les terroriser par l’enlèvement, le massacre, l’extorsion, les démolitions des maisons, la dépossession de leurs biens, par l’imposition de l'autorité par la force et la brutalité… Il est normal que nous pensions plus spécialement à nos fidèles, les chrétiens, qui ont été forcés de quitter leurs maisons et leurs villes ou villages. Parfois, ils ont été utilisés comme des boucliers humains et leurs quartiers comme des champs de batailles. Nous nous tenons à leurs côtés, et nous les assurons que nous déployons tous nos efforts pour les aider. »
Sa Béatitude Gregorios III a souligné la « centralité et l’importance de la cause palestinienne » qui a été « parmi les sujets les plus importants à avoir été l’objet d’étude plus caractéristique au Synode » pour le Moyen-Orient soulignant « l’importance et la priorité de la solution du conflit israélo-palestinien-arabe, et cela par la reconnaissance de l’Etat palestinien. »
Les autres points à l’ordre du jour du Saint-Synode seront la situation dans chacune des éparchies et l’importance de la communication au sen des éparchies comme entre les éparchies entre elles ou vers les fidèles grecs-melkites catholiques ou encore vers l’extérieur de notre Eglise. Le Synode se penchera sur la participation de l’Eglise grecque-melkite catholique au prochain synode des évêques au Vatican réuni autour du thème de la Nouvelle évangélisation.
Enfin, le patriarche Gregorios III a lancé un appel aux chefs d’Etat dans le monde pour la paix : « La paix dans le Moyen-Orient est votre responsabilité à tous et elle est la clef de votre paix. Venez à la terre de la paix pour faire la paix. »
En conclusion de son allocution, Gregorios III a invité « au jeune et à la prièreà l’occasion du jeune des apôtres. Pour que Dieu ait pitié de nous et nous gratifie par le don le plus grand : la paix pour notre monde arabe »et il a en appelé les pères du synode à « vivifier l’espérance et l’optimisme dans les cœurs (des fidèles) et (à) confirmer la foi dans leurs âmes afin qu’ils vivent les valeurs de l’Evangile dans leurs société et que nos fidèles soient lumière, sel, et levain. »
Raboué, le 18 juin 2012
Névine Toutounji-Hage Chahine